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    Comment être Artisan de Paix

    Frère Savoie
    Frère Savoie
    Admin


    Messages : 118
    Date d'inscription : 15/02/2011

    Comment être Artisan de Paix Empty Comment être Artisan de Paix

    Message  Frère Savoie Ven 13 Mai - 9:16

    Ellyrius a écrit:Comment être Artisan de Paix

    Ou l'apologie du travail de Girtan

    Girtan a écrit:La paix n’est pas aussi simple que le cœur ne l’imagine mais elle est plus simple que la raison ne l’établit.
    Devant cet enchevêtrement des problèmes existentiels nous sommes tenté de nous dire : « la paix dépend de mains plus expertes que les nôtres… »
    Certes la paix a besoin de politiciens et d’économistes, mais elle est aussi entre les mains de nous tous, elle passe par mille petits gestes de la vie quotidienne.
    Chaque jour, par notre manière de vivre avec les autres, nous choisissons d’être pour ou contre la paix.
    De la méthode, frère Girtan

    Première interrogation : comment être des « artisans de paix » ?

    Le Frère Girtan nous explique très bien que ce n’est pas un travail de spécialiste, politique ou conseillers, mais une œuvre à notre portée. Il ne s’agit pas d’avoir tous le prix « Noble et bel artisan de la paix » distribué chaque année par les royaumes scandinaves car nous ne pouvons pas tous nous transformer en négociateur et intervenir au plus au niveau. Non ! Il s’agit d’œuvrer pour la concorde autour de nous en désamorçant les conflits à la base, en oeuvrant au rapprochement des différentes cultures ou entités politiques. Bref en suivant les plans de Dieu qui nous a désunis pour que nous nous recherchions :

    Pré-Histoire VII – L’Exode a écrit:Il divisa le langage unique en une multitude de langues. Les humains ne se comprirent plus entre les cités. Le Très-Haut leur permit ensuite de pouvoir apprendre les langues qu’ils ne connaissaient pas. Cet apprentissage nécessitait pour chacun de s’ouvrir à la culture de l’autre. Ainsi, ils étaient moins enclins au combat, étant donné les efforts nécessaires pour apprendre les langages de ceux qu’ils voulaient attaquer.


    ]En remontant les causes des guerres, le fameux COMMENT si cher à GIRTAN, nous trouvons toujours une multitude de tensions dont aucune ne peut prétendre être la cause unique mais dont le faisceau conduit au pire. Ce sont ces causes initiales que chacun peut et doit détecter et sur lesquelles nous pouvons agir avant que le pire, la « solution ultime » de Girtan, n’advienne.

    Seconde interrogation : faut-il être pacifique pour devenir des « artisans de paix » ?

    Nous retombons ici tout d’abord sur la question de la guerre juste vis-à-vis de l’extérieur. Une action de force au profit de la paix est-elle moralement souhaitable ?

    Ne faisons pas comme la tribus des Bisounours et regardons la réalité en face ! Christos puis l’apôtre Kyrène ont bien vu cette nécessité de la force au service de la paix :

    Christos a écrit:Vous devez vivre par le verbe, mais d’autre auront le destin de vous protéger par le fer, car l’humanité porte encore une trop grande part d’ombre en elle. (…) Jamais cependant ils ne devront utiliser le fer pour leurs ambitions propres, ou pour celles de leurs chefs.


    Les limites semblent être donc le désintéressement des fins de cette militia et son rôle purement défensif.

    Enfin, se pose la question de la paix intérieure de nos sociétés aristotéliciennes qui est remise en question par l’hérésie qui nous divise et nous mène à la guerre civile. Ici aussi, cette unité ne me semble pas pouvoir se bâtir sur le « bisounourisme » et uniquement sur un mode pacifique. Si la persuasion et le dialogue doivent être notre principale force puisque nous vivons « par le verbe », elle ne peut être la seule. Il ne faut pas sacrifié l’ensemble au respect de la vie d’un seul et il faut parfois sacrifier un membre, en dernier recours, pour sauver le patient ! Il nous faut là nous référer à la penser de Suger, le maître de notre vénéré St François :

    Suger a écrit:Il s’agit d’éviter que la peste hérétique ne nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autre. (…) Il ne faut pas hésiter à devoir ôter la vie aux méchant lorsqu’il s’agit de sauver des âmes des enfers !!!

    Mais en tant que médecin des âmes nous devons nous former et nous perfectionner afin de ne pratiquer une ablation des corps qu’en dernier recours ; le tout en ne sacrifiant jamais notre Foi, issue du message rationnel d’Aristote et de l’exemple inégalable de Christos, sur l’autel du relativisme religieux et d’une pseudo tolérance religieuse qui ne peuvent que conduire notre Sainte Mère l’Eglise Aristotélicienne au néant.

    Troisième intérogation: ne faut-il pas être en paix avec soi-même d'abord et avant tout?

    Girtan a écrit:Devant cet enchevêtrement des problèmes existentiels nous sommes tenté de nous dire : « la paix dépend de mains plus expertes que les nôtres… »

    Sans tomber dans la facilité que de remettre le problème dans les mains des autres, cet extrait propose surtout le fait qu'il faille constamment se remettre en doute soi-même. Il est facile de se laisser emporter par nos tempéraments. Le frère Girtan le dit bien, il faut prendre conscience de ceux-ci, et accepter de se voir tels que nous sommes vraiment, afin d'accepter ses défauts pour être capable d'accepter ceux des autres. Car la paix ne réside pas dans le changement, la paix réside dans le compromis.

    Girtan nous invite à refuser de penser que la paix est un problème qui nous dépasse car nous pouvons tous oeuvrer utilement à l'instauration de rapports pacifiés dans la communauté aristotélicienne.

    La paix intérieur est nécessaire pour nous permettre d’apporter la paix au monde. De même que celui qui ne s’aime pas est incapable de vraiment aimer son prochain, celui qui n’est pas en paix avec lui-même ne peut être un véritable artisan de paix.

    Cependant, il ne s'agit que d'un préalable. Nécessaire mais pas suffisant. Un Ordre aristotélicien comme le notre, et encore plus le notre au vu son implication historique dans la vie publique, ne peut pas ne pas avoir un but concernant la société. Si la finalité de l’ordre n’est que la paix intérieure, il faut tous devenir ermite car il n’y a pas meilleur moyen d’ascétisme personnel que le rejet de la société. Cependant, Aristote nous a enseigné que l’Homme est un animal politique et que la vertu n’est rien sans être au service de la Cité :

    Aristote a écrit: Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"

    Il faut inclure la paix intérieure comme préalable à tout recherche de paix pour la Société Aristotélicienne.

    Il nous invitait par là à refuser de penser que la paix est un problème qui nous dépasse car nous pouvons tous oeuvrer utilement à l'instauration de rapports pacifiés dans la communauté aristotélicienne.

    Quatrième interrogation: peut on imposer la paix par les armes?

    Aux clercs, qui n'ont pas vocation à la guerre mais qui ont le droit à la légitime défense, Christos recommande que d'autres aristotéliciens les protègent ses et donc que notre Sainte Mère l'Église possède des OMR qui ont vocation à imposer la paix et protéger les plus faibles.

    De plus, peut-on ne pas reconnaître aux comtés ou duché, qui n'ont pas vocation à être des victimes, au moins les mêmes droit qu'à des clerc désarmés : la légitime défense ?

    Qui plus est, y a-t-il autre chose que des paix imposées par les armes? Quand on a inventé les armes, la paix ne s'imposait que par les armes : soit il y a eu un vainqueur pour imposer "sa" paix, soit il y a une sorte de "pat" comme aux échecs qui permet à la négociation de s'engager et de mener à la paix.

    Il faut voir les choses en face et accepter qu'il faille des armées pour défendre les comtés et duchés et permettre à l'Eglise de négocier la paix entre aristotélicien.

    Voici ce qu'en dit Aristote, lorsqu'il songe à la cité idéale:
    La seconde classe de citoyens, la classe d’argent, est celle des gardiens, des soldats. Ceux là sont autorisés à l’oisiveté, et profitent, en temps de paix, d’une subsistance gratuite qui leur est fournie par les producteurs. Ils philosophent, admirent eux aussi les bienfaits de la nature, s’instruisent quel que soit leur age, s’entraînent au maniement des armes. En temps de guerre, ils se font les plus fervents défenseurs de la cité. Leur courage n’a pas d’égal, et ils donneraient leur vie, sans hésitation, pour la conservation de la communauté, ou pour défendre leur foy qu’ils placent en très haute estime. Et au retour des combats, ils sont accueillis comme des héros. On dépose sur leurs têtes des couronnes de lauriers, on les traite comme des princes, et de fabuleux festins sont tenus en leur honneur. Ils sont portés en triomphe par le peuple, et aimés par les femmes.
    La vitae d’Aristote, Chapitre XI

    La leçon d'Ellyrius, répondant à frère Tadeus

    -Mon frère Tadeus, tu as raison de préférer la parole aux armes, du moins en principe...

    Car ne maitrisant pas encore parfaitement le cri qui tue, malgré ma ceinture noire de disputatio, le jour où je devrai discuter de paix avec un gros barbare aux yeux injectés de sang, qui court vers moi, la hache à la main en menaçant de boire du calva dans mon crane, je préférerai alors avoir devant moi pour s'interposer un gentil chevalier ayant une épée et un bouclier.

    Plus sérieusement, Aristote et Christos, dans leur grande sagesse, ont bien vu que la paix doit etre protégée par les armes. Mais par des guerriers philosophes et aristotéliciens, qui n'utilisent leur force que pour le bien de la Cité. Ces guerriers doivent etre controlés et encadrés pour ne pas retourner leur force contre la cité, car la chaire est faible et le Sans-Nom persuasif.

    Nous avons donc deux paix, intérieure et extérieure, qui passent par une contrainte : l'usage des armes et le controle strixte de ceux qui les ont.

    Mais nous devons aller au delà de ça en oeuvrant pour que ces guerriers restent volontairement dans le droit chemin et pour que la concorde, la mesure et l'amitié règnent entre les citoyens. Nous devons oeuvrer pour passer d'une paix armée entre les états à une réelle communauté aristotélicienne fondée sur le commerce et la diplomatie. Bref, nous devons oeuvrer pour passer de ces paix forcées à une paix intériorisée et admise par tous.

    Et tout ceci n'est possible que si nous sommes nous même apaisés, si nous traquons en nous toute trace d'agressivité pour devenir -en acceptant la nécessité de la force, mais en connaissant ses limites- des artisans de la véritable Paix du Très-Haut.

    En tout état de cause, même si nous arrivons à promouvoir la paix entre les Etats aristotéliciens, il n'en demeurera pas moins la nécessité, jusqu à ce que la Sainte Parole se propage jusqu'aux confins du monde, de nous préserver des hérétiques, par la force, car ceux-ci ne connaissant pas l'amitié aristotélicienne, et ce afin de préserver la vérité divine dont nous sommes les dépositaires.

      La date/heure actuelle est Dim 19 Mai - 16:06