La Soutane de Savoie

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    La vitea de Saint-François de Gênes

    Robert Savoie
    Robert Savoie


    Messages : 294
    Date d'inscription : 22/02/2011

    La vitea de Saint-François de Gênes Empty La vitea de Saint-François de Gênes

    Message  Robert Savoie Jeu 12 Mai - 11:54

    La Vitea de Saint-François de Gênes


    Rédigé par le collectif du couvent de Bruz sous la co direction de Père Maisse Arsouye et Père Robert Savoie. Sanctifiée par le Saint-Office en juillet 1455.

    Chapitre I : De l‘éducation de François de Gênes et de la mort du père Suger

    Rédigé par Père Robert Savoie

    La vitea de Saint-François de Gênes Sainteclairedassise2

    A Gênes, en l’an de grâce 1408, vivait dans une des cités les plus prospères des royaumes un tout jeune homme, troisième fils d’une riche famille de marchands : François Arinitzi de Gênes.

    Le pater familias, Laurent de Gênes était banquier et marchand Gênois, auprès des plus prestigieuses cours européennes. Il avait un sens aiguisé des affaires et de la gestion, et sa fortune et sa réputation égalaient celles des plus grands princes des royaumes. Il menait donc sa vie comme lui dictait telle réputation: il demeurait constamment dans son palais à Gênes, ne sortant que très rarement. Ambassades, marchands et escortes remplissaient le travail nécessaire au bon fonctionnement de ces affaires.

    Il voyait en François, le plus doué de ces fils, un successeur potentiel. Il cherchait à lui inculquer tout son savoir et son expérience dans ce domaine. Son fils devait apprendre le métier. Le jour venu, observant que son fils s’approchait de la maturité nécessaire, il décida qu'il était temps pour lui de partir à travers les lointaines contrées du saint Empire et du royaume de France accompagnant la caravane commerciale à travers villes et campagnes.

    Son père avait voulu qu’il soit accompagné par un personnage qui sera déterminant dans la pieuse vie de François : le père Suger. Celui ci officiait comme chapelain de la famille Arinitzi, et aurait pour rôle tout au long de la formation du jeune François son apprentissage de la morale Aristotélicienne et son éducation aux préceptes de la foi.
    Laurent de Gênes, personnage très pieux, y tenait beaucoup.

    Les messes de Suger sortaient vraiment de l’ordinaire, il emplissait à forte dose d’encens les endroits où il officiait élevant d’avantage les prières et cantiques auprès du tout puissant. Il semblait se muer en une créature agitant corps et âme pour faire vivre et transmettre sa foi et ses bénédictions à ses auditeurs. Quelque chose d’exaltant et de transcendant émanait de de son attitude, de ses paroles et de ses gestes. Dieu lui même semblait s’exprimer à travers son verbe. Sa voix était rauque et suave, détonnant comme le grondement divin, tous restaient happés et très sensibles aux paroles du prêtre devant l’extraordinaire aura dont celui-ci étaient entouré.

    Il terminait toujours ses offices par une seule et même formule venant conclure l’impressionnante prestation :


    Voici pourquoi il ne faut pas le suivre : les hérétiques qui refusent la conversion alors que l'Eglise, seule détentrice de la Vérité, leur a indiqué la Vraie Voie, sont pêcheurs par présomption, car ils estiment mieux savoir la Vérité que l'Eglise, donc mieux savoir la vérité que Dieu, quel outrage que cela !

    La foi du jeune Arinitzi, dès le début de son statut d’homme, demeurait très forte, et particulièrement grâce au très pieux père Suger.
    Passionné par la vita de Christos dont le père Suger se faisait un devoir -et un plaisir- de lui raconter, François aimait à imiter mot pour mot, phrase pour phrase, le guide de l’humanité, celui par qui la seconde révélation arriva. Suger et lui même apprenait et s’essayait à vivre et à ressentir les mêmes situations que Christos vécu à l’époque ancienne.

    Alors, il essayait d'approcher ces pauvres humains; il leur parlait et leur expliquait la philosophie d'Aristote et les enseignements du Très Haut.


    " Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Vous mes amis, regardez vous, êtes vous heureux ? perdus que vous l’êtes au milieu de nulle part ? Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. "

    Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :

    " Mais n’oubliez pas, que chaque homme a aussi une individualité, chaque homme a son propre rapport avec Dieu et avec la nature. Aussi, pour ne pas oublier cela, et pour trouver en soi les ressources nécessaires à la réflexion, il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirez de temps en temps, au delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit.

    C’est par une nuit pluvieuse de Mai qu’un drame frappa François et qui le marquera tout au long de sa vie.

    Arrivé dans la populeuse ville de Lyon, dans le royaume de France, le convoi s’installa dans les halles marchandes pour plusieurs semaines. Lyon était un des plus gros bourgs des royaumes, lieu de tous les commerces. Mais cet afflux de richesses appelait aussi les brigands, routiers et mercenaires de la pire espèce, les escroqueries, et vols et autres vices étaient légions. C’est aussi dans ce contexte, où une extrême richesse côtoyait la pauvreté la plus extrême, que vint l’expansion, telle la peste, d’une hérésie séculaire : la secte des bogomiles.

    Père Suger se sentait mal dans cette ambiance pesante, cette ville semblait abandonnée de Dieu. Son aversion pour les mécréants rendaient d’autant plus insupportable sa présence en ces lieux. Il connaissait la ville de réputation, mais il ne pouvait imaginer le degré de corruption des âme qui régnait ici, à vraie dire il s’attendait à voir au moins un des sept Princes-démon surgir des décombres spirituels de cette cité.

    Mais son devoir intime et envers la très Sainte Eglise Aristotélicienne le poussait à aller prêcher la bonne parole à cette population désorientée par la misère et par les chimères hérétiques.


    Il m’emmena avec lui jusqu’au parvis de la maison de la ville, lieu de toutes les rencontres où il s’élança dans une longue harangue pleine de fougue et de conviction destinée à rallier les pauvres hères vers le chemin du paradis et de Dieu, pour les sauver des tortures infernales et pour ramener de l’ordre dans cette cité sans foi ni loi.

    Le père Suger le savait, les préceptes Aristotéliciens amènent une morale juste et fraternelle, en somme, la foi Aristotélicienne est un facteur de l’ordre dans le monde, et elle seule peut ramener la société à la paix la plus juste et à une monde plus équitable. Exactement le contraire de cette ville fantôme où les autorités temporelles étaient endormies par leurs propres richesses et par les hérétiques les plus pervers. C’est ainsi que le père Suger s’adressa à la foule :

    Il ne s'agit donc plus d'essayer de sauver les âmes des Impénitents qui par définition sont voués aux enfers, mais de sauver les âmes de tous les autres membres de la société, de cette innombrable foule vulnérable au mauvais exemple des hérétiques, il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!! Telle est la raison d'être, le fondement et la justification de l'idée et du devoir de Croisade.

    Et c’est là, sous les yeux innocents de François, et sous les yeux légèrement surpris des badauds qu’un carreau d’arbalète vint transpercer le vénérable père Suger. Le choc fut immense, des ricanement se firent entendre dans la foule ainsi que des « Vive bogomile » les badauds prirent peur et se hâtèrent de rentrer chez eux, le père Suger s’effondra devant François. Celui ci avait les larmes aux yeux, tétanisé par la brutalité du meurtre, ne sachant quoi faire, ne sachant qui appeler. Il s’effondra lui aussi, sur le corps inanimé de son mentor, il resta longuement là sans bouger, en pleurant de tout son soul, à attendre, attendre et attendre…

    Attendre que la douleur passe, que Dieu interviennent pour faire revenir Suger, pour qu’un miracle arrive. Mais rien, le sang s’écoulait lentement sur le sol, désappointant le jeune Gênois. Reprenant ses esprits il se leva brusquement, se sentant à son tour menacé, il pris son ami défunt à bras-le-corps et le traîna autant qu’il le pouvait à travers les sombres ruelles de Lyon...


    Chapitre II De l'éducation de François de Gêne et de la découverte d'Aristote.

    La vitea de Saint-François de Gênes Sfrancois

    François était revêtu de haillons, agenouillé devant l’église de la paroisse Saint Georges de Lyon. Il mendiait.

    Depuis l’assassinat du bienheureux père Suger, François ressentait un profond désespoir.

    Seule la foi, l’aumône et l’amitié du curé de l’église saint Georges le maintenait vivant. La foi et la charité n’avaient heureusement pas entièrement disparue de cette lugubre cité, la curé de l’église sainte Georges l’avait aimablement recueilli et aidé, les habitants de ce quartier semblait foncièrement moins touchés par le fléau de l’hérésie et du désordre.

    Les choses matérielles n’intéressaient plus François de Gênes –d’ailleurs l’avaient-elles jamais ému- Il faisait fi de l’aveuglement et des intérêts de son père. Seul comptaient pour lui les longs entretiens avec le chapelain Suger les soirs de printemps où ils avaient l’impression de disséquer l’âme des Humains, ou tout du moins, leurs propres âmes.

    Ses longues méditations et son amitié lui avaient apporté tout le bonheur, le réconfort et l’espoir nécessaire à la vie terrestre de tout homme. Il savait désormais comment appréhender son existence en vue du jardin céleste, ce lieu que Suger aimait à décrire comme

    l'antre de la jouissance divine.


    Sa misère matérielle était réelle. Il vivait dans la pauvreté la plus extrême, grignotant quelques miches de pains et légumineuses que le curé, admiratif, lui fournissait sans peine et avec toute la charité d’un homme de cœur. A défaut des conforts d’une vie luxueuse, ses innombrables pensées de Dieu amenaient en lui une richesse spirituelle débordante. Et malgré toutes les épreuves que les hommes lui avaient fait subir, il continuait à avoir confiance en l'Humanité, car sa fidélité envers la créature choisie par Dieu était sans faille. Seul l’incrédulité et le non-respect des commandements divins écrits dans le Livre des vertus pouvaient conduire des hommes aux vices. S’éloigner de Dieu était s’éloigner de la vertu. S’éloigner de la vertu était s’éloigner des fondements de la société des hommes et de ses lois.

    Ainsi il reconnaissait la grandeur d’âme de certains, et, en demandant l’aumône , en conséquence il faisait appel à la communauté Aristotélicienne dans son ensemble, à la charité universelle de l’Eglise et des fidèles. Sa survie ne dépendait que de la communauté, il remit ainsi toute sa confiance, sa vie même entre les mains des Hommes, entre les mains de Dieu.

    La simple pensée de la vengeance ne lui avait jamais traversé l’esprit, tant il considérait ces hommes comme égarés et distants de Dieu.

    Néanmoins des interrogations subsistaient dans la tête du jeune homme.

    Certaines questions qui conservaient leurs mystère, restées sans réponses, que même le père Suger n'avait su résoudre lors de ses excès de curiosité.

    François aimait échanger des bribes de conversations, de dialogues avec ses donateurs quelques fois inquiets, il les rassurait en leur apportant l’espoir attendu, les instruisait en citant la vita de Christos. Vagabonds, paysans et artisans trouvaient réconforts auprès du jeune homme, et en échange, lui apportaient de quoi survivre.

    Il répétait sans cesse, avec les mêmes convictions :


    L’espoir [l’espoir]Toute la vie de l’Aristotélicien doit être tournée que vers ce but ultime, la réalité et la vanité des richesses matérielles devenant bien peu de choses face à cette formidable destinée que Dieu avait offert aux Hommes.

    Il vint un jour un homme vêtu d’une longue toge noire et d‘un couvre-chef typique des universitaires de la ville. Venu sur les conseils de ses étudiants il s’approcha intrigué par le jeune mendiant, en tenant dans ses mains un objet d’une grande valeur aux yeux de beaucoup : un livre.

    La confiance en l’Homme, quel qu’il soit, quoi qu’il ait fait dans sa vie, finissait toujours par tenir ses promesses en retour. L’éternel retour, l’éternel don de l’humanité, voilà comment devait fonctionner le monde : Sur la confiance, l’espoir et le don.

    François n’attendait rien de personne, il donnait pourtant de sa personne, de sa compréhension, de ses conseils avisés, de sa foi et de son amour. Mais aucun intérêt ne guidait son âme, aucune reconnaissance, aucune gloire n’étaient recherchées. Il ne percevait pas le monde et l’Homme comme pouvait le percevoir son père, il était ailleurs.

    Et c’est à la vue de cet illustre homme en noir, planté devant lui que tout se mit en lumière et en mouvement d’une harmonieuse manière, sans pareil, la quintessence de l’amour s'incarnant devant ses yeux ébahit. L’homme tendit le livre à François, avec le sourire bienveillant d’un défunt apaisé, et parla en ces termes :



    -Que le savoir illumine ta vie jeune mendiant, Aristote et Christos sont nos guides à tous. Sache que les tréfonds de nos âmes ont été étudiés par le sage Aristote, le monde n’avait plus aucun secret pour lui. L’Homme à la lecture de ces saints ouvrages se dévoile tel l’escargot quittant sa coquille. Grâce à lui, la raison à donné une dimension nouvelle à la foi, Dieu a apporté l’intelligence à l’Homme, c’est pour mieux l’aimer et mieux vivre sur terre. Plus que Christos, Aristote nous raconte cela.
    Mais vous, qui êtes vous ?

    -Vous faites donc partie de l’université ? Quelle joie de rencontrer un homme si érudit, si aimable et si bon. Dieu puisse bénir l’Université pour la sagesse que cela apporte aux hommes. Je me nomme François.

    -Malheureusement l’université est une communauté très hétéroclite, le vice peut souffler dans le cœur de certains. N'accumule aucun savoir, avec moi. N'essaie que de comprendre. Je me nomme François moi aussi, d'ailleurs.

    -Peut être n’ont ils pas été suffisamment bien guidés ?

    -Oh assez, oui, il l'ont été, mais les tentations vicieuses de ce monde sont légions et beaucoup, aussi savants qu’ils soient, sombrent dans l’antichambre de la créature sans nom.

    -N’avez vous plus aucune espérance pour l’être humain, l’être aimé ?

    -Parfois, seulement, et je l’éprouve devant vous, François.

    -Je ne suis qu’un parmi une multitude, c’est l’homme dans son entier que vous devez voir en moi.

    -C’est donc à la créature chérie de Dieu que j’offre cet ouvrage ainsi que cette invitation. Nous sommes parce que nous sommes nombre.


    Chapitre III : De l'enseignement de St-François

    Rédigé par le Père Maisse Arsouye

    La vitea de Saint-François de Gênes Monkatworkwl


    François était un étudiant sérieux et travailleur. Il ne négligeait pas les plaisirs, mais estimait que ceux de l'âme et de l'esprit surpassaient ceux du corps. Aussi tâchait-il toujours d'équilibrer les moments de travail et de repos. Et en toute occasion, il prenait le temps de bien faire les choses, sans précipitation ni procrastination. Bien vite, il devint un modèle pour bon nombre d'étudiants plus jeunes, et même pour certains de ces aînés. Il ne prêchait pas par la parole ou par l'épée mais par l'exemplarité de son comportement.

    François s'intéressait à de nombreux domaines de la connaissance, et en particulier de la Raison et de la Sagesse. Considérant, comme tout bon aristotélicien, que ces deux enseignements sont éminemment complémentaires, il ne manquait jamais une occasion d'étudier les écrits d'Aristote et de Christos.

    Ses progrès furent spectaculaires. On lui confia rapidement la direction de séances de lectures et des discussions qui s'ensuivaient. Bien vite, il apporta une touche personnelle à la connaissance qu'il avait accumulée, et certains étudiants plus jeunes commencèrent à le considérer comme un maître. Cette situation déboucha sur une licence puis une maîtrise en théologie. Il put alors enseigner les Sanctes Ecritures tout en propageant sa vision.

    La vision de Saint-François s'exprime particulièrement bien au travers de ce dialogue entre lui et un disciple lors d'une séance de discussion.

    - Maître, lequel est le plus important, Aristote ou Christos ?
    - Aucun n'est plus important que l'autre. Ou plutôt, chacun d'eux est plus important que l'autre !
    - Je ne comprends pas.
    - L'aristotélisme est UN, et il a besoin des DEUX
    - Un message mais deux prophètes !? C'est difficile à concevoir.
    - Dis-moi, combien de parents as-tu ?
    - Deux, maître.
    - Et lequel est le plus important ?
    - Ils sont aussi importants l'un que l'autre.
    - L'éducation qu'ils t'ont donnée avant de te confier à nous est-elle pervertie par l'existence de deux parents ?
    - Non.
    - En effet ! Tu le vois bien, tu as reçu une éducation, unique et cohérente, pourtant dispensée par deux parents. Chacun t'a apporté quelque chose qui était original tout en s'inscrivant dans une unité cohérente. Le rôle du père et celui de la mère sont différents, tout comme le sont les enseignements d'Aristote et de Christos. Mais ton éducation est unique, tout comme l'est le message aristotélicien. Deux prophètes, un message ! Raison et Sagesse sont distinctes mais inséparables, tout comme le sont les deux faces d'une monnaie.

    François passait donc une grande partie de son temps à étudier et à enseigner. Il lui semblait important de toujours pratiquer les deux. En effet, il aimait à rappeler qu'Aristote nous met en garde contre les tendances extrêmes, et que pour lui la vertu se trouve dans un juste équilibre. Qui pourrait avoir l'orgueil de prétendre tout connaître ? Qui serait assez sot pour prétendre ne rien connaître ? Ainsi François aimait à recueillir autant qu'à dispenser. Combinant la légitime fierté du maître et la nécessaire humilité de l'étudiant, il avait trouvé le juste milieu.

    Mais il ne dédiait pas tout son temps à la connaissance et à l'érudition au sein de l'académie. Cela lui semblait contraire au message aristotélicien. Voici ce qu'il en ressort lors d'un autre dialogue :


    - Maître, pourriez-vous m'aider pour un problème d'éthique ?
    - Désolé, mais il est temps pour moi d'aller en ville accomplir la partie séculière de ma tâche.
    - Mais, maître, votre temps est trop précieux pour être dilapidé dans le siècle !
    - Finalement, je pense que je vais te donner quelques conseils. Tu en as besoin. Que nous apprend Aristote par rapport à l'homme et à la cité ?
    - Il dit que l'homme doit prendre part aux affaires de la cité.
    - Tu vois, tu le sais ! Alors pourquoi ne pas le mettre en pratique ?
    - Mais ce que nous faisons ici est utile à la cité.
    - Certes, je vois que tu n'es pas idiot. Mais quel serait la force de notre message si nous ne sortions jamais de ces murs ? Le peuple a besoin de nous, la Cité a besoin de nous. C'est un devoir pour tout homme de participer à la cité selon ses moyens. Et notre éducation nous donne de grands moyens. Aussi devons-nous régulièrement sortir et maintenir le lien avec la cité.
    - Vous condamnez donc l'érémitisme ?
    - Ce n'est pas à moi qu'il convient de condamner. Mais je réprouve totalement ceux qui pensent attendre Dieu dans l'isolement. Christos a-t-il choisi de s'isoler ? Bien sur que non ! Ce qu'Aristote préconisait, il l'a fait. Ce que la raison commande, la sagesse l'applique.
    - Mais alors à quoi servent les monastères ?
    - Tu passes d'un extrême à l'autre ! Il convient de trouver la voie médiane entre isolement et immersion dans le siècle. Et cette voie médiane peut être différente pour chacun, même si elle est forcément limitée par des extrêmes à ne pas franchir. Le recueillement dans le silence de la Règle est utile à la réflexion, et donc à l'application de la Vertu dans le Siècle. Et la connaissance du Siècle est un socle pour une réflexion qui ne sombre pas dans les abimes de l'abstraction.

    Chapitre IV : De sa rencontre avec le pape


    Rédigé par frère Olivier le Gentil

    La vitea de Saint-François de Gênes Xi2

    François regardait autour de lui et disait qu'il n'y avait pas encore assez d'amitié et de solidarité entre tous ... Les gens mouraient de faim étaient toujours trop nombreux, et les malades comme les lépreux trop abandonnés. Il était temps de faire reconnaître notre action par le Pape lui-même afin que forts de cette reconnaissance, nous puissions attirer encore plus de frères et de soeurs dans nos rangs et de là allumer la fraternité dans le coeur de tous et soulager tous les malheureux.

    François me choisit pour l'accompagner jusqu'à Rome. En chemin nous rencontrâmes nombre de jeunes gens à qui nous expliquions notre quête : l'amitié chaleureuse, complète; tout pour l'autre et cela en étant entièrement libres grâce à notre pauvreté. Beaucoup de ceux qui nous écoutaient abandonnaient tout pour nous rejoindre. Des pauvres, des riches, des vagabonds, des paysans, des marchands, des artisans, et même des fils et des filles de la noblesse. Nous étions partis à deux et nous arrivâmes à Rome si nombreux que je n'ai jamais pu nous compter.

    Au début, personne ne voulait nous recevoir ... Il faut dire que cela faisait pas mal de temps que nous étions sur les routes et nous ne sentions pas tellement la rose. Et puis pourquoi le Pape recevrait-il un groupe de gueux ? Mais comme je l'ai dit, parmi nous, il y avait de jeunes nobles et il n'eut pas été de bon ton de les négliger ... d'autant que leurs parents auraient voulu que le Saint Père les fasse revenir à la raison. C'est pourquoi Innocent III accepta de nous recevoir. Ce Pape portait ce nom en mémoire de tous les innocents chrétiens qui étaient morts pour leur foi alors qu'ils n'avaient commis aucun crime. Il ne pouvait donc être complètement mauvais.

    Lorsque nous entrâmes au Vatican, nous fûmes impressionnés par la splendeur de ce lieu ... Tous ces jardins, ce marbre, ces pièces aux proportions impressionnantes ... Enfin, ce trône où était assis Innocent III devant lequel nous nous mîmes immédiatement à genoux. Avant que Frère François ait pu ouvrir la bouche afin d'expliquer pourquoi nous étions là, le Pape nous expliqua que l'Eglise devait être puissante afin de mieux gouverner les âmes pour les guider vers la foi en Dieu. Elle devait donc être riche et prospère et tous ceux qui étaient riches ou nobles se devaient de la servir dans ce but de leur mieux. Mais notre Eglise avait aussi des ennemis extérieurs, des princes, des rois, des sultans qui menaçaient le monde aristotélicien et contre lesquels les nobles et leurs armées devaient aussi nous protéger. Le Pape nous recommanda donc de rejoindre nos familles afin de nous préparer à servir l'Eglise au mieux de cette manière. Puis il nous congédia. La Curie était satisfaite. Le Pape n'avait pas écouté ces jeunes inconscients qui prônaient la pauvreté ...

    Mais le lendemain, alors que nous nous préparions à nous en aller, déçus de cet accueil, le Pape nous rappela à notre grande surprise ... Il nous expliqua que durant la nuit, il avait fait un rêve qui l'avait fortement impressionné. Dans celui-ci, il avait vu une grande église commencer à s'effondrer puis François était venu et s'était mis à la place de l'un de ses piliers de marbre et avait retenu tout l'édifice qui ainsi ne s'était pas écroulé. Innocent III voulait à présent entendre ce que François avait à lui dire.

    François lui expliqua alors que l'ennemi de l'Eglise n'était pas extérieur mais intérieur. Tout ce qui en nous nous empêchait d'être l'ami de notre prochain était notre véritable ennemi. Il fallait donc réveiller partout l'amitié qu'Aristote nous avait si bien enseigné et dont Christos nous avait montré l'exemple à la lumière de Dieu. François donna au Pape le parchemin sur lequel il avait écrit les vertus qu'il désirait voir vivre par tous les frères et soeurs franciscains et demanda l'approbation du Pape pour vivre selon ces vertus afin de servir l'Eglise.

    Avant que le Pape ait pu poser les yeux sur le parchemin, quelque chose d'extraordinaire se produisit ... Un oiseau entra par la fenêtre entrouverte et se posa aux pieds de François, puis un deuxième, un troisième, puis toute une multitude. Certains vinrent même sur ses épaules. François se mit à leur parler de Dieu. Il leur dit qu'Il les avait créés et qu'Il les aimait profondément, comme toutes les créatures de la terre. Il leur dit que pour cela, ils pouvaient remercier Dieu de tout leur coeur ... et les oiseaux chantèrent un chant si beau, si magnifique que le Pape en fut profondément ému. Il lut alors le parchemin de François et nous donna son approbation pour vivre selon ces vertus. C'est le coeur rempli de joie que nous quittâmes le Vatican et nombreux furent les frères et soeurs qui nous rejoignirent alors.


    Dernière édition par Robert Savoie le Jeu 12 Mai - 14:00, édité 2 fois
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    Messages : 294
    Date d'inscription : 22/02/2011

    La vitea de Saint-François de Gênes Empty Re: La vitea de Saint-François de Gênes

    Message  Robert Savoie Jeu 12 Mai - 12:31

    Chapitre V : L'inquisition


    Où François de Gêne précise sa pensée et fait naître une institution qui la fera perdurer.
    Par les moines de Bruz sur base d'écrits de Frère Nico.

    La vitea de Saint-François de Gênes Inquisition

    François de Gêne ressortit de cette visite papale revigoré comme jamais.

    Mais, lorsqu’il descendit de son nuage, il constata que le Royaume était ravagé par le vice. Du sentiment si élevé qui l’habitait suite à la visite romaine, ce qu’il constata le fit plonger dans un abîme infini. Devant lui, les gens ne semblaient plus croire au message du Très Haut, sombrant dans la luxure, le vice, et l’acédie. Le royaume était désespoir. Se souvenant des écrits d’Oane sur la fin des temps, François le Génois prit peur : devant lui se trouvait le même spectacle de désolation. Il se souvint alors de la mort du Père Suger, et des conditions qui existaient alors à Lyon, et qui menèrent la foule à pareille calomnie. Il prit peur, et décida d’agir, avant que l’horreur ne se reproduise. Il se souvint alors de la parole de son mentor.


    Il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!!

    Inspiré par ces sages pensées, et revigoré par sa récente rencontre avec le Pape, François reprit le bâton de pèlerin. Pour lui, désormais, la seule cause était la survie des âmes, et la situation quémandait des prêches plus efficaces que jamais.

    Il combattit alors l’hérésie avec plus de vigueur et de force que jamais. Mais, comme il suggérait que le feu seul pouvait arriver à bout de son combat, certaines personnes prirent d’abord peur, devant tant de conviction et de fureur. Ils ne comprenaient pas l'acharnement dont faisait preuve François, et ils crurent qu’ils allèrent devoir sacrifier leurs petits plaisirs quotidiens, au profit d’un idéal qu’ils ne pensaient pas partager. Pire encore, qu’ils n’acceptaient pas, et pour lequel ils prennaient le risque de mourir sous les flammes, de périr en raison de la conviction de l’apôtre. Alors, François su les réconforter, une fois de plus.

    Voici les paroles qu’il prononça lors de son retour à Gênes, comme il avait décidé de recommencer son pèlerinage en son lieu de naissance, pour signifier le début du cycle nouveau de sa prêche :


    Aristote nous dit que le Très Haut nous a légué le libre arbitre.

    Alors, la question se pose : est-on libre de croire en ce que l'on veut, mes amis ?

    Sachez qu’il est de notre devoir que de les aider MALGRE EUX à entrer en Paradis, il s'agit de les contraindre POUR LEUR BIEN, la Félicité de l’âme étant infiniment plus importante que les aléas de la vie terrestre.

    Nous ne devons pas être libre de croire ce que nous voulons quand cela risque de nous mener aux enfers, il faut donc encadrer et restreindre la Liberté de Pensée et de Croyance à la Seul Foi Aristotélicienne car elle est Juste et Bonne, contenant la Vérité et est la Clef pour entrer en Paradis.

    Rassurés, et comprenant que leur héros local n’avait pas perdu la tête, mais travaillait plutôt à leur salut, ils entreprirent d’aider François dans sa quête. Ainsi, il mirent ensemble sur pied un programme qui régit depuis lors leurs pratiques électorales, comme ils décidèrent que le plus simple était d’agir selon leur pouvoir c'est-à-dire par les urnes :

    - Ne jamais voter pour un hérétique public.
    - Si un candidat vous plaît dans tous les domaines alors qu’il réclame la tolérance religieuse ou la liberté de culte par exemple, ou toute autre chose allant contre la Loi de Dieu et de l’Eglise, il est un devoir pour vous de faire pression sur lui afin qu’il modifie son programme, et également un devoir d’être vigilant quant à l’application de ce programme corrigé.
    - Si un candidat n’appartient pas à l’Eglise, qu’il n’est pas baptisé, alors réclamez instamment qu’il se convertisse, un aristotélicien ne saurait souhaiter qu’un incroyant le gouverne, puisque le rôle des gouvernants est justement d'organiser matériellement au mieux votre vie afin que vous puissiez réaliser votre Salut dans les meilleures conditions possibles.

    Ainsi, depuis lors, les hommes et les femmes réunis en société s’organisent pour garder une vie qui les assurent un maximum de chance de gagner le paradis, en souvenir et mémoire de St-François de Gênes.

    Suite à ces prêches, les hommes de la Sainte Église se rassemblèrent autour d'une nouvelle congrégation, qu'ils nommèrent l'Inquisition, et qui avait pour mendat de préserver ces quelques préceptes. Au début, ils n'étaient que quelques uns. Puis, se fut les paroissiens eux-même qui réclamèrent de leurs théologien la proection divine. Aujourd'hui, l'oeuvre de St-François n'est plus à défendre...


    Chapitre VI : Des conceptions métaphysiques de François de Gênes


    rédigé par Olivier le Gentil.

    La vitea de Saint-François de Gênes Faustrembrandt


    Un jour, de manière inattendue, François tomba malade. Cette maladie n'était pas seulement physique, elle était aussi spirituelle et le pauvre François, envahi par la fièvre se mit à délirer. C'était un délire profond, le genre de délire qui assaille l'homme lorsqu'il est face à la mort, à l'obscurité totale. Le genre de délire qui met l'homme face aux questions essentielles … Un délire métaphysique … La même question revenait encore et toujours dans la bouche de François :

    Pourquoi ? Pourquoi l'homme est-il là ? Pour quoi l'homme est-il fait ?

    Ces questions angoissantes, François les posait à tous ceux qui venaient le voir, le soigner … et ne voyant que l'ombre de ses frères et soeurs, toujours la même, l'homme n'en percevait plus que l'essentiel, l'Amitié, la fraternité, cette fraternité qui venait répondre à ses questions, cette fraternité qui mettait tous les hommes, toutes les femmes sur un pied d'égalité dans cette ombre que percevait encore ses yeux hagards, cette fraternité qui amenait ces hommes et ces femmes à aider le pauvre François aux portes de la mort, aux portes de la vie éternelle, aux portes du Très Haut.
    Le Très Haut … Les idées défilaient dans la tête de François qui s'enfonçait dans la fièvre, toujours plus loin dans cette métaphysique qui obsédait son esprit. Le Très Haut … « L'Etre Divin est tout puissant. » C'est Lui qui nous a créés, c'est grâce à Lui qu'on est là. Il nous aime. Il veut qu'on L'aime, qu'on s'aime aussi. Aristote nous l'a dit. Christos nous l'a montré. Suger … L'Amitié … La fraternité … Les pages de la Vita de Christos défilaient devant ses yeux hallucinés de fièvre. Celles du Livre des Vertus. Celles qu'il avait pu lire dans les traités d'Aristote et ceux de Platon et qui parfois se bousculaient, se heurtaient dans son esprit perturbé par la fièvre…


    « La métaphysique est la science des causes premières. »

    « La métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est: de l'étant en tant qu'étant. »

    « L'essence des choses est dans les choses-mêmes, et leur donne forme. »

    « Les choses sont des copies des idées. »

    « La beauté sensible est une image de la Beauté éternelle que l'âme a toujours déjà contemplée »

    « La beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux »

    « Le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre »

    « L'homme sage doit participer à la vie de la cité »

    Et puis lui revint une fois de plus cette phrase que tous disaient « L'Etre Divin est tout puissant ». L'Etre Divin. Celui qui nous a faits. Père.
    Devant les yeux égarés de François apparaissait maintenant son père comme dans un rêve. Il était là dans son palais, entouré de ses richesses, seul. Et lui François était devant lui, dans sa bure grossière, sale et démuni, lui tendant la main, implorant sa charité. Mais son père ne voyait pas son fils en ce mendiant et le repoussa d'un geste brutal. Père …
    Père … Devant les yeux hallucinés de François, revoilà cet homme méconnaissable, vieux et affaibli sur son lit de mort, seul. Et François s'avança, vint lui prendre la main, n'écoutant que l'étincelle divine qu'il avait en lui, n'écoutant que son amour pour cet homme qui l'avait rejeté. « Père … je te pardonne, père. » Et puis les larmes vinrent brouiller sa vue et la Lumière revint à lui, éblouissante dans son coeur. François était guéri.


    Chapitre VII l'Averroïste


    De sa rencontre avec Mehmed et de la discussions qu'ils eurent sur Averroes.

    Rédigé sous la direction de frère Kurios


    La vitea de Saint-François de Gênes Joshuatreegray

    Un jour, François pensa qu'il avait médité suffisamment longtemps sur la question aristotélicienne. Las de lancés de boules jetées en vain devant les temples spinozistes, comme ils n'explosaient pas, il alla voir du côté des disciples d'Averroès, à la recherche de sensations nouvelles.

    Pour cela, il du monter sur un rocher, comme c'est là ou Mehmed 1 avait décidé d'ériger sa demeure. En vérité, François fut, dans un premier temps, troublé par l'accueil que lui réserva Mehmed, primat avérroiste. François avait lui-même tant appris sur l’humilité. Il voyait plutôt en Mehmed l’incarnation inverse de l'idée qu'il avait du prophète, érigé lui même sur son trône.

    Mais était-ce vraiment ça qui troublait François, où tout simplement la vue directe qu’il avait sous la longue tunique de l’homme au dessus de lui ? D’autres questions vinrent également en tête de François : tout les avérroiste ne portent t’ils pas de dessous ? avaient-il si chaud pour ne pas porter de sous-vêtements ? Le saint détourna le regard et amorça plutôt le dialogue:


    -Mon frère, ne serais-tu mieux sur le plancher des vaches, comme nous tous?
    -Non. Alors, vous me cacheriez mon soleil.
    -Mais nous sommes tous également aveugles, Mehmed. Toi autant que nous tous, pourtant. C'est le Divin qui nous éclaire, et c'est Christos qui nous le dit...
    -En m'élevant ainsi, cela me fait voir plus clair.
    -Mais comment préférer la vision d'un seul homme, Mehmed, devant celle de toute une communauté?
    -Ne médit pas, François de Gênes. Le nombre d'Avérroiste est plus grand que tu ne le crois.
    -Et en cela, les averroïstes existent, Mehmed. Tu n’es pas le seul, soit, mais laisse-moi tout de même te demander pourquoi maudis-tu ainsi les écrits d'Aristote et l'église qu'il a permis de faire devenir?
    -Parce qu'il s'agit de l'Église Aristotélicienne, justement, François.
    -Pourtant, tu es prêt à mettre en cause l'écrivain, aussi peu de paternité a-t-il sur l'église? Je veux dire: ce sont ces suivants, qui ont amené tout ce que tu peut rejeter de l'église. SOn message ne s'en trouve pas travesti pour autant.
    -Elle a tout de même été fondée sur ces écrits, cette église, petit prélat sans ambition. Et aujourd'hui, elle n'est qu'image de cette conséquence. Vile, emprise de pouvoir, et mécréante envers ces fidèles.

    Et François failli tomber du rocher. Il se ressaisit.

    -Peut-être, mais ne crois-tu pas que nous tous puissions faillir, de temps en temps, nous autre aussi, hommes dotés de l'esprit critique?
    -Me donnes-tu par là raison, François?
    -Non, mais je te demande d'admettre que grâce au cadeau qu'Aristote nous a fait, cela existe dans le domaine des possibilités.
    -La justice et la vérité n’appartiennent qu’à Dieu et son expression réside dans son prophète Averroès. En dehors de la parole d'Aristote, je maintiens, car sinon, elle est corrompue.
    -La seule vérité qui existe est l’Amour de notre Dieu comme nous l’a enseigné le prophète Christos.
    -La force de l’Averroïsme est que nous n’avons pas besoin de deux prophètes pour que la vérité divine s’exprime. Le message transmis à Averroès à tout de suite été pur comme le cristal.
    -Mais, Mehmed, aucun cristal n'est jamais pur, par contre il est toujours solide, je te l'accorde. Mais la parole d'Aristote, elle, est solide comme un diamant .
    -Je vois que vous ne vous débrouillez pas si mal dans l’art oratoire, mon cher contrairement à ce qu’on m’a dit.
    -Pour moi le meilleur moyen de respecter la parole divine se trouve dans l’acte accompli, l’exemplarité voilà ce qu’est la meilleure preuve pour une vie qui se soumet aux préceptes divins. Les mots ne sont que du vent qui s’envolent aussitôt prononcés. Si l’homme ne vit pas ce qu’il dit alors sa vie n’a pas de sens, elle n’est qu’une ombre qui coule le long de la rivière du temps.

    François fut alors conduit vers une tente immense dont la décoration était magnifique, aux entrelacs de soie sur la toile s’ajoutait des fils d’or, la douce lumière des bougies faisait briller de mille feux l’intérieur du lieu. Mehmed l'invita à s’asseoir sur des coussins autour d’une table. L’hôte tapa des mains et tout de suite des dizaines de serviteurs, peut être même des esclaves apportèrent autant de plats remplis de mets qui semblaient succulents. N’importe quel homme aurait pu se laisser ruiner par un tel émerveillement, mais François résista. L'aristotélicien n’avait cure de cet étalage. Il savait que tout ceci n’était que poudre aux yeux et que la véritable richesse était celle de l’Amour du Divin.

    -Allons, mon cher ce spectacle ne vous plait pas ? Pourtant c’est un plaisir que l’on peut voir avec modération, comme vous dites vous même.
    -Certes nous apprécions nous aussi le plaisir des femmes. L’Amour est un cadeau divin mais il doit conduire une relation avec une femme dans le but de procréer. Et puis nous nous devons en tant que clercs de servir Dieu et lui seul sans femme car notre Amour doit lui être réservé.
    Citation:
    Par contre si vous choisissez de vous dédier à guider les autres sur la voie de l'Eglise, il faut alors que vous soyez prêt à lui donner priorité.

    Mehmed repris:

    -Chez nous tout homme peut à la fois aimer dieu et une femme, car la force de l’homme est de pouvoir aimer comme aucun autre être vivant, excepté le Très Haut, qui ne connaît pas le haine.
    -Alors pourquoi avoir un texte aussi violent ?

    Surpris par la question, l’avérroiste se sentit devenir tout rouge. Puis. la moue tarda peu à lui monter au nez...

    -Comment ça violent? Le Discrenptia Discrenptiae prône autant l’Amour que vos textes anciens.
    -Votre texte clame le crainte de Dieu alors que le Très Haut n’est qu’Amour ; n’est ce pas la marque de la créature sans nom ?
    -Non, non il faut craindre la toute puissance du Divin car lui seul décide de notre sort !
    -Et comment justifier les attaques contre les aristotéliciens ?
    -C’est parce qu’ils se trompent de chemin; seules la force et la crainte de Dieu peut les reconduire sur la bonne voie. Nous ne faisons que suivre le destin que nous a choisi le Très-Haut !
    -Vous voulez dire que la vie de chaque homme soit prédestinée ?
    -Oui, ainsi il est écrit !
    -A quoi sert-il de se battre alors ?
    -Pardon ?
    -Oui si notre vie est déjà décidée alors si votre message est le bon alors il décidera de tous nous conduire à la conversion, non ?
    -Je suppose, mais…
    -Alors pourquoi tenter vous même de convertir les aristotéliciens ?
    -… parce que c’est écrit !
    -Alors ce qui est écrit est t-il la vérité ?
    -Notre dieu n’appartient pas au temps il est omniscient et tout puissant, il sait tout, voit tout. Comment un être d’une telle puissance ne peut il pas décider de tout ?
    -Mais parce que ce qu’il veut avant tout c’est nous laisser le libre arbitre, mon ami... Quelle valeur auraient nos décisions si nous n’avons pas choisi nous même entre la vertu et le pécher ?

    Mehmed tenta alors en vain de justifier ses propos sur la crainte de Dieu, tous ses arguments recevait un contre argument cinglant de l’Aristotélicien. Pendant quelques heures encore il discourir sur bien des thèmes : la modération, la peur de Dieu, la guerre, la violence, le mariage , l’alcool. A chaque fois François prenait le dessus. Le seul thème sur le quel il tombèrent d’accord fut le rôle de la religion en politique.
    La nuit était déjà bien avancée lorsque fatigué Memhed décida de prendre congé pour aller se coucher. François le salua avec égards. Il compris ce soir là qu’il devait resté vigilant car même l’homme d’honneur , intelligent pouvait sombrer dans l’erreur. Car l’hérésie est là partout elle suit la trace de la bête sans nom qui au moindre instant de faiblesse l’insuffle dans l’âmes et l’esprit des hommes.


    Chapitre VIII: l'Illuminatio

    de l'Illumination et du Chemin de Dieu
    Rédigé par Olivier le Gentil


    La vitea de Saint-François de Gênes Tommefranciscain

    Ebranlé par ce qu'il venait de vivre, Francesco alla se recueillir en l'église de Saint Damien. Celle-ci était encore si délabrée que Francesco en avait bien honte. Seule la croix commémorant le don que Christos avait fait de sa vie en offrant son amitié aux hommes et à Dieu était là ... intacte. Francesco se mit alors à prier des heures durant devant cette croix afin que Dieu l'inspira. Et soudain, tout au bout de la nuit, le soleil se leva, innondant la croix de sa lumière et Francesco comprit ... Lui aussi devait offrir sa vie afin que l'amitié aristotélicienne rayonne dans le coeur des hommes pour toujours par l'exemple qu'il donnerait, tout comme Christos. Au-delà des églises, il reconstruirait l'Eglise par cette amitié qu'Aristote avait enseignée et que Christos avait vécue jusqu'au bout. Il fallait qu'il réveille ces frères et soeurs humains comme Christos l'avait fait, qu'il allume ce feu de l'amitié comme un incendie qui se propagerait de coeur en coeur et embraserait le monde entier. Mais pour cela il fallait des vertus que chacun devrait respecter afin d'être un exemple pour tous. Francesco avait toujours eu beaucoup d'admiration pour François de Gênes et s'inspira de sa règle franciscaine pour écrire ces vertus. Il les écrivit avec fébrilité, mu par une chaleur intérieure qui inspirait ces mots :

    *Répandre l'amitié aristotélicienne et la foi à tous les fils de Dieu, en maintenant une unité et une fraternité nécessaire.
    *Rester fidèle à l'Eglise Aristotélicienne et à sa hiérarchie.
    *Vivre dans la charité et le partage avec son prochain.
    *Aimer et prodiguer à autrui le savoir et la connaissance.
    *Apprécier l'ambiance réaliste et historique de son temps.
    *Respecter les commandements théologiques franciscains sur le dogme aristotélicien qui intégre de fait Aristote et Christos le sage.
    *Essayer d'être actif pour l'ordre et la communauté.
    *Etre conscient de l'importance du rôle que l'on tient.
    *Vivre dans le dépouillement pour ne vivre qu'une richesse : l'amour de l'autre.

    Francesco désirait s'inscrire dans le grand mouvement franciscain et soutenir celui-ci de tout son coeur, de toute son âme. Il voulait vivre ces vertus franciscaines afin de montrer aux autres combien elles étaient bonnes. C'est donc ce qu'il ferait tout en reconstruisant les églises délabrées et en répandant autour de lui la parole d'Aristote.

    Le cœur encore tout gonflé de courage, Saint Francesco commença à prêcher. Aux alentours d'Assise d'abord, ce qui lui valut son nom. Puis petit à petit, il s’éloigna essaimant la voie écrite par Aristote au cœur de l'Europe avec l'aide de ses compagnons de foi, accueillis au hasard des rencontres et de la volonté de Dieu et d'Aristote.

    Dans la grande tâche de reconstruction des édifices religieux, Saint Francesco se rendit compte de l’importance de la connaissance. Il ne pouvait être partout et il était nécessaire d’avoir des frères instruits sur chaque chantier. Il n’était point possible de bâtir une cathédrale sans connaître quelques règles d’arithmétiques, il n’était point possible de négocier pierres et outils sans savoir lire les mandats des marchands. Aussi durant une année entière il prît soin, en plus de son travail sur les chantiers, d’instruire à toutes ces choses une vingtaine de ses plus fidèles compagnons. Il leur donnât le titre d’Ecolastre. Leur mission était d’aller s’installer près des chantiers et d’y transmettre les connaissances qu’ils avaient reçus. Dans ces lieux l’ont pouvait apprendre moult choses utiles.
    Les Ecolastres étaient aussi chargés de répandre l'amitié Aristotélicienne et la foi à tous les enfants de Dieu, en maintenant une unité et une fraternité entre les hommes, ainsi qu’en transmettant les textes d’Aristote et les prières de Christos. La vie en communauté vous apprenait aussi le respect et la tolérance. Principe incontournable de chaque Franciscain.
    Robert Savoie
    Robert Savoie


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    Message  Robert Savoie Jeu 12 Mai - 14:06

    Vita of Saint Francis of Genoa


    Chapter I : About the education of Francis of Genoa and about father Suger's death

    About the education of Francis of Genoa and about father Suger's death

    translation by Blazingfast

      La vitea de Saint-François de Gênes Sainteclairedassise2


    In Genoa, in the year of Grace1408, there lived in one of the most prosperous city of that kingdom a young man. He was the third son in his rich merchant family. His name was, Francis Arinitzi of Genoa.

    The pater familias, Lawrence of Genoa was a banker and a merchant. He was well known among the most prestigious European courts. He was well acquainted with financial management. His fortune and reputation equalled that of the great princes of the kingdoms. He led his life as he dictated, to live that is by reputation. He spent most of his time in his palace in Genoa. He had loyal ambassadors, merchants and escorts that served him well in managing his affairs.

    He saw in Francis, the most gifted amongst his sons, his potential successor. He tried to teach Francis all the wisdom and experience he acquired in his field. His son was to learn his trade. One day, he saw that his son was mature enough to start working. He decided to send his son to travel in the distant lands of the Holy Empire and of the Kingdom of France accompanying the trade caravan through the towns and the countryside.


    His father had required that he was to be accompanied by a personage that would be very crucial in the future pious life of Francis: Father Suger. The latter was the chaplain for the Arinitzi family. He also had the role in the formation of the young Francis, teaching him an Aristotelian moral education to the precepts of the faith. Father Suger was a person that was highly esteemed for his piety by Lawrence of Genoa.


    Father Suger's masses were extraordinary. He always burnt a powerful amount of incense, which was used as a means to lift up the people's prayers and hymns to the Almighty. It was as if his whole being, body and soul, stirred to live and transmit his faith and his benedictions to his listeners. Something exhilarating and transcendent emanated for his behaviour, of his speech and of his gesture. God Himself seemed to talk through his words. His voice was grave and low, like a divine storm, all were caught by and were very perceptible to the words of the priest before of the extraordinary aura which surrounded him.

    He always end the celebration with the impressive delivery of the same concluding formulation:

    Here's why we should not follow the heretics who refuse conversion, while the Church, the sole holder of the Truth. The Church has given the True Way. Sinners they are for believing that they know better than the Church, thus better than God. How outrageous is that!

    The faith of the young Arinitzi, from the beginning of his coming to age as a man, was very strong thanks to the very pious Father Suger.

    Fascinated by the Life of Christos which Father Suger made it an obligation-and a pleasure- to tell him, Francis loved to imitate it, word for word, sentence by sentence the guide of humanity, the one to whom the second revelation happened. He and Suger learned and tried to live and feel whatever happened to Christos during the Ancient times.

    So, he tried to reach the poor humans, he talked to them and explained to them the philosophy of Aristotle and the teachings of the Most High.

    “Aristotle,” he said, “taught us that the wise man must take part in the life of the City. You, my friends, look at yourselves. Are you happy? Do you know what it means to be human in the middle of nowhere? My friends know that Man by nature is made to live with his neighbours.”

    Having said this, Christos moderated his words, all the same:

    “But do not forget that each man has also an individuality, each man has his own relationship with God and with nature. Do not forget that. Find for yourselves the time and the resources necessary for reflection. From time to time withdraw yourselves, beyond the city, in order to find yourselves anew, in prayer and meditation. The quietude and the concentration of your spirit will assist you to reflect God’s love back to Him. The retirements are then a means for you to take retreat from the city, for better contemplating it and better appreciating it. “

    On a stormy night in May, Francis was struck by a tragedy that will mark him for the rest of his life.

    Arriving in the populous city of Lyon in the kingdom of France, the convoy remained in the market for several weeks. Lyon was one of the largest cities in that kingdom, where all the commerce took place. But this influx of wealth brought in bandits, wanderers and mercenaries of the worst kind, fraud and theft and other vices were legion. It is also in this context, that extreme wealth encountered the most extreme poverty. An age-old heresy: the sect of ‘bogomiles’, expanded like a plague.

    Father Suger felt ill in this atmosphere; this city seemed to be given up by Jah. His loathing for the unbelievers made it more intolerable to be in such a place. He knew the town by reputation, but he could not imagine the degree of corruption of soul that prevailed here. He expected to see at least one of the seven demon Princes emerge from the rubble of the spiritual dead city.

    His confidant Francis and his duty to the most Holy Aristotelian Church urged him to preach the good news to that population confused by poverty, and the disillusions of the heretics.

    He took me with him to the front of the City Hall, the place for all the meetings, where he threw himself into a long speech full of fervour and of conviction in order to rally the poor souls to the path to paradise and God. This was done so that they may not suffer the infernal tortures, and to bring order in the city where faith and law did not exist.

    Father Suger knew that, the Aristotelian precepts lead to a moral and just fellowship, that is to say, the Aristotelian faith is a component of order in the world, and this alone can bring back the fullest peace, justice and fairness in the society. This was exactly the contrary of this ghost town, where the temporal authorities were asleep by their own richness and by the most perverse heretics. This is how Father Suger spoke to the people:

    It is not to try to save the souls of the unrepentant who by definition are dedicated to hell, but to save all the other souls of the society who are numerous and vulnerable to the wrong example of the heretics. This is to avoid that the heretic plague contaminates us. So it is better to sacrifice some heretical souls in order to save all the others. When it comes to salvation of souls, the bodies are no longer important, the spiritual being infinitely superior to the temporal, we must not hesitate to take the life of the bad ones when it is to save the souls from going to Hell! This is, the foundation and the justification of the idea and of the duty of Crusade.

    It is at this point, before the innocent eyes of Francis and before the eyes of the curious people that a few arrows penetrated into the venerable father Suger. It was a huge shock; some laughs were heard among them and also some "Hurray for ‘Bogomile’". The people were afraid that they hurried back to their homes. Father Suger collapsed in front of Francis. Tears came in his eyes, shocked by the brutality of the murder, not know what to do, not knowing who to call. He fell upon the dead body of his mentor, he stayed there a for a long time without moving, crying his heart out. He waited, waited and waited...

    He waited that the pain would go, that God intervened to bring Suger back to life or for a miracle to come but nothing happened. Blood slowly spilled on the ground, disappointing the young man from Genoa. He came back to his senses, stood up quickly, feeling threatened, he took his dead friend in his arms and carried him as far as he could through the dark streets of Lyon...


    Chapter II: Education of Francis of Genoa and the Discovery of Aristotle


    translation by Blazingfast

      La vitea de Saint-François de Gênes Sfrancois


    Francis was dressed in rags, kneeling in front of the church of Saint George of Lyon begging.

    Since the murder of the blessed father Suger, Francis felt a deep despair.

    Only faith, charity and friendship from the parish priest of the St. George church kept him alive. Faith and charity had fortunately not entirely disappeared from this gloomy city. The parish priest of the St. George church had kindly kept them alive for his help had the local people looking naturally less affected by the scourge of heresy and disorder.

    Material things no longer interested Francis of Genoa -in fact they had never excited him- He ignored the blindness and the interests of his father. What only interested him were the long conversations with Father Suger during the spring evenings which felt like dissecting the human soul, or at least, their own souls.

    His long meditations and friendship had brought him all the happiness, comfort and hope for the earthly life of every man. He knew now how to understand its existence for the heavenly garden, this place that Suger loved to describe as

    The shelter for the divine enjoyment.

    His material misery was real. He lived in extreme poverty, nibbling on a few loaves of bread and legumes that the priest, admiring, gave him without pity and with all the charity of a man of heart. In the absence of the comforts of a luxurious life, countless thoughts of God brought him a rich spiritual overflow. Despite all the hardships that the men made him go through, he continued to have confidence in humanity, because his loyalty to the creature chosen by God was unwavering. Only unbelief and disregard of God's commandments written in the Book of virtues could lead to the vices of men. Away from God was moving away from virtue. Away from virtue were away from the foundations of human society and its laws.

    Thus he recognized the greatness of the soul of some, and asking for alms he called unto the Aristotelian community as a whole, to the universal charity of the Church and the faithful. His survival depended only on the community, and he placed all his confidence, his own life in the hands of men, in the hands of God.

    The mere thought of revenge never crossed his mind, as long as he saw these men lost and distant from God.

    However questions remained in the mind of the young man.

    Some questions which retained their mystery remained unanswered, those even father Suger could not resolve at its excessive curiosity.

    Francis loved exchanging snippets of conversations, dialogues with his benefactors sometimes concerned; he reassured them by providing the awaited hope and instructed them by citing the Vita of Christos. Vagabonds, peasants and artisans found some solace with the young man, and in exchange, brought him enough to survive.

    He repeated endlessly with the same conviction:


    Hope! The life of the Aristotelian should be turned towards this ultimate goal, the reality and the futility of material wealth becomes very little face to this great destiny that God had offered to men.


    One day a man wearing a long black gown and a hat typical of scholars of the city came, on the advice of his students, he approached intrigued by the young beggar, taking in his hands an object of great value in the eyes of many: a book.

    Confidence in the man, whoever he is, what he has done in his life, eventually always keep its promises in return. The eternal return, the eternal gift of humanity, this is how the world should operate: On trust, hope and giving.

    Francis expected nothing from others, yet he gave freely of his person, his understanding, his advice, his faith and his love. But no self-interest guided his soul, no desire for recognition, no glory was sought. He did not perceive the world and people as would it be seen by his father, he was elsewhere.

    And it is the view of this illustrious man in black, standing in front of him that all were brought to light and movement in a harmonious way, without such, the quintessence of love embodied before his astonished eyes. The man handed the book to Francis, with the benevolent smile of a complete calm, and spoke in these terms:

    - May knowledge enlighten your life young beggar, Aristotle and Christos are our guides. Know that the depths of our souls has been studied by the wise Aristotle, the world had no secret for him. The Man who reads these holy books is revealed as the snail leaving its shell. Thanks to him, reason has given new dimension to faith, God has provided intelligence to humans, it is to better love Him and live better on earth. More than Christos, Aristotle tells us that.
    But you, who are you?

    - You are therefore part of the university? What a joy to meet a man so erudite, so kind and so good. May God bless the University for the wisdom that it brings to men. My name is Francis.

    - Unfortunately the university is a very diverse community; the vice can slip into the heart of some. It does not accrue any knowledge with me. Trying to understand that. My name is Francis too.

    - Maybe they have not been sufficiently well-guided?

    - Oh, quite so, but the vicious temptations of this world are legion and many, as wise as they are, fall into the liar of the creature without a name.

    - Have you no hope for the human being, the beloved?

    - Sometimes, only, and I show it in front of you, Francis.

    - I am just one among many; it is man in its whole being that you should see in me.

    - Therefore, it is to the beloved creature of God that I offer this book and for this invitation. We are because we are many.

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